Vous avez l’impression que les autres décident pour vous ?
J’ai longtemps fait partie de ces femmes là.
Je ne me sentais pas libre de dire, faire ou être ce dont j’avais envie dès que quelqu’un allait être contrarié. Puis j’ai appris, au fil des événements qui se sont présentés dans ma vie, à apprivoiser la peur « d’être méchante », de décevoir ou d’être une mauvaise personne qui m’empêchait de m’affirmer.
En 2000, j’ai été sélectionnée pour la deuxième fois pour participer aux jeux scolaires du Pacifique Sud qui se déroulent tous les quatre ans. Cette année-là, les jeux ont lieu à Sydney dans les installations dans lesquelles les athlètes olympiques s’affronteront quelques mois plus tard. Je suis fière de faire partie des 6 gymnastes qui auront la chance de s’envoler avec toute la délégation de sportifs Calédoniens pour vivre une aventure sportive hors du commun.
Mon engouement s’est effondré d’un seul coup, le jour où mon entraineur m’a dit que je passerai chaque entrainement sur la poutre, l’agrès sur lequel je n’étais pas à l’aise. Et ce tant que je ne ferais pas une figure qui me faisait tellement peur que j’étais pétrifiée.
La gymnastique qui était pour moi, une passion, un plaisir était en train de devenir une prison.
Dans les jours qui ont suivi, j’ai décidé de quitter mon entraineur et le groupe des meilleurs gymnastes de Calédonie pour retourner m’entrainer dans mon club.
Quitter, ce qui était devenu pour moi une prison, malgré la peur de décevoir est acte d’affirmation et de respect de soi qui m’a permis de retrouver ma liberté.
Je me sentais libre et j’ai pratiqué la gymnastique avec rigueur et discipline mais aussi avec joie pour me préparer à la compétition à venir.
A Sydney en 2000, j’ai été la seule des 6 gymnastes Calédoniennes à être sélectionnée sur la base de mes performances au concours général pour participer à la finale au sol, mon agrée de prédilection. Je n’en revenais pas. J’étais la seule à avoir quitté « l’entrainement d’élite » et j’avais réalisé une meilleure performance que mes camarades qui y étaient restées.
Le jour de la finale, j’ai réalisé mes acrobaties au sol avec une aisance que je n’avais pas ressentie jusque-là. Malheureusement à la réception de ma série d’acrobaties, je sens une forte douleur dans le genou. J’essaie de faire un pas en avant mais ma jambe n’arrive plus à supporter mon corps et je m’effondre sur le sol. Mon genou est de plus en plus douloureux et je ne peux malheureusement pas terminer mon enchainement.
Je gagne mon ticket pour les urgences, une longue journée d’attente à l’hôpital et l’annonce d’une opération qui sera nécessaire pour réparer mon ligament qui s’est rompu.
De retour en Nouvelle-Calédonie, contrairement au diagnostic posé en Australie, le chirurgien m’annonce que mon ligament n’est pas rompu, que j’ai 20 ans et qu’il est temps d’arrêter le sport pour faire des enfants.
Entendre ces mots a été pour moi un véritable choc. Je pleurais en sortant de son cabinet. Ma vie, principalement orientée autour du sport s’effondrait de nouveau.
Mais la passion du sport a continué à me porter. Et dans l’année qui a suivi ce rendez-vous médical, j’ai appris en quelques jours à faire du snowboard et ai participé aux championnats de France d’aérobic.
Par la suite, j’ai refait de la gymnastique, appris à faire du squash et fait encore aujourd’hui à 38 ans du sport 3 à 4 fois par semaine.
Poursuivre, ce qui était important pour moi, malgré un avis « médical » peu favorable est acte d’affirmation et de respect de soi qui m’a permis de conserver ma liberté. Si vous aussi vous avez l’impression que les autres décident pour vous et que vous avez envie de briller, de prendre votre place, rejoignez-moi sur mon groupe Facebook « Cercle des femmes en or ».